Ondes électromagnétiques : petit changement…

En France, un texte a été adopté en dépit de l’opposition de l’UMP…

Un an après un «enterrement de première classe» aux yeux des écologistes, l’Assemblée a adopté  une proposition de loi de compromis pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques, en dépit de l’opposition de l’UMP et des entreprises de télécoms. Ce texte écologiste, fruit d’un an de travail avec les socialistes et le gouvernement, apparaît comme un «compromis constructif» et «une première réponse» aux préoccupations portant sur les ondes, a dit le ministre de l’Écologie, Philippe Martin. Il devra être maintenant examiné au Sénat.

Un «compromis constructif»

L’objectif de la proposition de loi est de graver dans le marbre le principe de la «sobriété» dans l’exposition aux ondes des téléphones portables, boîtiers wifi et antennes relais, et non un «principe de précaution» comme l’avaient proposé les écologistes il y a un an. Selon eux, les études scientifiques «s’accordent toutes sur le fait qu’on ne peut pas exclure totalement le risque» d’effets nocifs pour la santé. Alors que les relations entre socialistes et EELV ont été tendues ces derniers mois, gouvernement et députés PS ont eu à cœur d’insister sur «l’engagement tenu» de ne pas abandonner ce chantier. Philippe Martin a exprimé l’idée de «concilier plutôt que d’opposer dimensions industrielles et environnementales», à l’unisson de la ministre déléguée à l’Économie numérique.

Wifi interdit dans les crèches

Un an après ses mises en garde contre les «peurs irrationnelles» liées aux ondes, Fleur Pellerin a assuré que «l’équilibre» des propositions n’empêchaient pas «une réelle ambition». Soutenue unanimement à gauche, la proposition de loi prévoit entre autres une concertation à plusieurs niveaux lors de l’installation d’équipements radioélectriques et une meilleure information sur les sources d’émission. Elle interdit la publicité pour les tablettes pour les moins de 14 ans (au risque de 75.000 euros d’amende), comme c’est déjà le cas pour les téléphones portables, ainsi que la publicité pour les téléphones portables vendus sans oreillette. Les opérateurs devront d’ailleurs proposer des kits compatibles avec la taille des oreilles des enfants si l’acheteur le demande.

Le téléphone portable

La principale source d’exposition est, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le téléphone portable et de «très loin». L’Anses invite de manière générale à «limiter les expositions de la population», en particulier les utilisateurs intensifs et les enfants, dont la boîte crânienne est moins épaisse. L’utilisation d’une oreillette divise l’exposition au moins par un facteur 10. Le texte demande aussi au gouvernement un rapport sur l’électro-hypersensibilité, ces personnes souffrant d’intolérance aux champs électromagnétiques. L’UMP s’est élevée contre des mesures «sans justification sanitaire bien établie» et qui «pénalisent les zones les moins denses du territoire dans l’accès au très haut débit». Contraire au «choc de simplification» et possible source de contentieux, ce texte offre de surcroît «une vision de déclin de la société», en allant contre «l’innovation numérique», un secteur pourtant «pourvoyeur d’emplois», a dit Laure de La Raudière (UMP), chef d’entreprise.

Des «peurs irraisonnées»

Plusieurs organisations professionnelles majeures du numérique avaient estimé que le texte allait «susciter peurs irraisonnées, tensions et contentieux autour des réseaux et des services numériques mobile et sans fil». Des interrogations sont régulièrement exprimées à propos de l’effet des ondes sur la santé, avec en particulier le déploiement de la 4G. Des retouches ont été apportées en séance aux procédures locales prévues pour l’installation d’antennes-relais. Les députés ont enfin interdit l’installation de boîtiers wifi dans les crèches et garderies, mais pas dans les écoles maternelles comme le souhaitaient les écologistes.

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Sources :www.20minutes.fr