ALIMENTATION Longtemps vanté pour ses vertus, ce produit animal est aujourd’hui accusé de provoquer des maladies…

Le lait est-il toujours notre ami?

Illustration d’une petite fille en train de boire un verre de lait.

Avant, le lait, c’était notre ami pour la vie, et on en distribuait chaque matin aux enfants à l’école, pour avoir des os solides et être en bonne santé. Mais aujourd’hui, il n’a plus trop la cote. Entre les intolérants, les allergiques et ceux qui ne veulent tout simplement plus en boire, les rangs de ceux qui boudent le lait grossissent chaque jour. Peut-on en consommer sans limite ou faut-il le bannir? A l’occasion ce lundi de la Journée mondiale du lait, 20 Minutes fait le point.

Intolérances et allergie

En France, 6 à 10% des adultes sont intolérants au lactose. Leur organisme ne produit plus ou pas assez de lactase, l’enzyme qui permet une bonne digestion du lait. En pratique, cette intolérance provoque des ballonnements, diarrhées ou douleurs abdominales.

Plus rare, l’allergie à la protéine du lait de vache, elle, touche 2 à 3% des enfants de moins d’un an. Elle est très incommodante et potentiellement dangereuse pour les tout-petits et peut leur causer urticaire, vomissements, coliques, et dans les cas les plus graves, des œdèmes de Quincke et des chocs anaphylactiques. En cas d’allergie, la seule solution est l’éviction. Mais pour les bébés nourris au lait, l’utilisation d’hydrolysat de protéines de lait est une bonne alternative.

Des liens avec le cancer?

Cette inquiétude concerne surtout le lien entre une surconsommation de lait et le risque de développer un cancer. Et là, les informations sont contradictoires. Des études ont établi qu’une consommation importante de produits laitiers préviendrait le cancer du côlon. Mais dans le même temps, cette surconsommation pourrait augmenter les risques de développer un cancer de la prostate.

«Il faut penser en termes de bénéfices-risques», préconise Thierry Souccar, journaliste scientifique et auteur de Lait, mensonges et propagande*. «Le lait contient des accélérateurs de croissance. D’un côté, ceux-ci font grandir les enfants, mais de l’autre, ils ont aussi un rôle si des cellules cancéreuses sont présentes dans l’organisme, et augmentent les risques de développer un cancer agressif de la prostate ou encore des ovaires. Le corps n’a pas le temps de contrer la prolifération de la maladie», explique-t-il. En outre, «une surconsommation de produits laitiers pourrait aussi être liée à des  risques accrus de développer un diabète de type 1 et la maladie de Parkinson». De quoi convaincre les accros au fromage de tirer un trait sur tout ce qui vient du lait.

«Pas plus de deux produits laitiers par jour»

«Nous ne sommes pas faits pour consommer du lait en grande quantité. Si l’histoire de l’Homme se résumait en une année, on pourrait dire que le plateau de fromage a fait son apparition le soir du 31 décembre. 70% de la population mondiale se passe de lait sans avoir la moindre carence, notamment en Asie ou en Afrique», tranche le journaliste scientifique, qui explique qu’«une alimentation variée permet d’assurer les apports en protéines, en calcium et en vitamines, sans carence».

«Il ne s’agit pas de bannir totalement le lait pour être en bonne santé, je ne suis pas un ayatollah! Mais il faut le consommer avec modération. Pas plus de deux produits laitiers par jour», insiste Thierry Souccar.

Le Programme national nutrition santé (PNNS), lui, rappelle que les produits laitiers apportent notamment du calcium et souvent de la vitamine D, essentiels à la construction du tissu osseux et à son entretien. Il recommande d’en consommer trois chaque jour, même quatre pour les enfants, les adolescents et les personnes âgées.

* Lait, mensonges et propagande, de Thierry Souccar (Thierry Souccar Editions).

Sources :  www.20minutes.fr

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