…Grâce aux logiciels de reconnaissance vocale.
Google ou Bing traduction n’inquiètent pas vraiment les professeurs et les traducteurs. Les traductions générées par les logiciels sont approximatives voire parfois complètement fantaisistes. Mais cela pourrait changer. Selon The Economist, grâce aux logiciels de reconnaissance vocale de plus en plus performants, l’ère des logiciels traducteurs efficaces est proche.
Comme l’explique le magazine, trois grandes avancées de la reconnaissance vocale sont notables. Cet été, Will Powell, un inventeur de Londres, a mis au point un programme qui permet à un Anglais et à un Espagnol de converser chacun dans leur langue respective, aidé d’un casque connecté à leur téléphone et d’une paire de lunettes qui retranscrit visuellement le texte.
En novembre dernier, le plus gros opérateur mobile japonais a créé un service équivalent qui traduit des conversations téléphoniques entre des Japonais, des Anglais, des Chinois ou des Coréens. Dans les deux cas, les participants doivent parler lentement et tour à tour.
Enfin, en octobre, le chef du département de recherche de Microsoft, Rick Rashid, s’est exprimé lors d’une conférence en Chine. Ses propos ont été intégralement traduits en direct à l’écrit puis à l’aide d’une voix artificielle reproduisant même ses tons et ses inflexions de langage.
La façon dont fonctionnent les logiciels de reconnaissance vocale n’est pas si compliquée à comprendre, explique The Economist. En gros, l’ordinateur ou le téléphone enregistre ce que dit l’interlocuteur. Mais ce son ne signifie rien pour la machine. Elle le décompose donc dans ces tonalités qui composent nos langues, les phonèmes. Le logiciel de Microsoft, très avancé, utilise des sénones (l’anglais en possède 9.000!), des triplés des phonèmes, beaucoup plus simples à reconnaître.
Le logiciel possède un réseau de neurones artificiels qui va analyser ces tonalités et déduire statistiquement quel est le mot que la personne a utilisé. Une fois la phrase reconstituée, elle est comparée à une gigantesque base de données de phrases, comme le fait Google Traduction.
Les traductions obtenues sont encore loin d’être parfaites, mais ce n’est qu’une question de temps avant que cela n’arrive. Bientôt, avec l’entraînement, les logiciels de reconnaissance vocale seront capables de traduire parfaitement une conversation.
Certaines difficultés restent toutefois. L’ironie, le double-sens d’un mot ou d’une phrase, ou l’argot qui évolue constamment seront difficiles à comprendre pour une machine.
En attendant, les traducteurs automatiques s’installent petit à petit dans nos vies. Comme l’explique à Deutsche Welle Franz Josef Och, qui dirige Google Translate, plus de 200 millions de personnes utilisent le traducteur de Google chaque mois. Une université allemande utilise même un logiciel qui traduit ses cours à l’intention des étudiants étrangers.
Source : www.slate.fr