Cancer de la prostate : la chirurgie inefficace

29 avril 2012 , par Napakatbra

Aux Etats-Unis, la plus grande étude jamais réalisée sur le cancer de la prostate révèle que l’ablation chirurgicale est inefficace dans la plupart des cas.

L’étude PIVOT, menée par Timothy Wilt depuis 1994, a concerné 731 hommes. Premiers résultats (rapportés par The Independent) : douze ans plus tard, ceux qui s’étaient vu enlever la prostate ont gagné moins de 3% d’espérance de vie par rapport à ceux que les médecins s’étaient contentés d’observer. Un gain statistiquement non significatif. Sans compter les risques secondaires de l’opération : impuissance pour près de 50% des patients, et incontinence persistante pour 10% d’entre eux.

En cause, l’évolution (souvent) lente de la maladie et l’âge avancé des malades, qui font que ceux-ci meurent généralement d’autre chose. Il apparaitrait cependant que, dans certains cas de cancers avancés ou d’évolutions rapides, l’ablation soit globalement bénéfique.

Les résultats de cette étude ont (notamment) été présentés lors d’une réunion de l’Association européenne d’urologie à Paris en Février, en présence de 11.000 spécialistes venus du monde entier. Ils ont été accueillis par un silence glacial. Un spécialiste britannique de premier plan a déclaré, sous couvert d’anonymat, que « la seule réaction rationnelle à ces résultats est que lorsqu’un patient est atteint d’un cancer de la prostate, il ne faut rien faire ».

(Article publié sur le site « Les mots ont un sens.com »)