Des apps à la rescousse

Ce sushi est-il vraiment au thon ? Le New York Times a bien raison de se poser la question : 33 % des poissons servis dans les restos et magasins américains ne sont pas ce que leurs vendeurs prétendent, affirme une étude de 2013 menée par Oceana, une organisation internationale pour la conservation des océans. En testant l’ADN d’un gros millier d’échantillons, cette dernière s’est rendu compte que la fraude touchait avant tout le thon – ou ce qui est présenté comme tel.

Pour remédier à ce problème de traçabilité, de plus en plus de logiciels existent. Développés le plus souvent par des commerçants, ils s’ouvrent aussi au grand public. Le projet Global Fishing Watch, notamment à l’initiative d’Oceana, devrait permettre dès cet automne de suivre les chalutiers. Testée sous forme de prototype en 2014, l’initiative vise à limiter les pêches illégales en pistant les bateaux.

Des distributeurs américains de produits de la mer ont aussi leurs propres programmes, qui permettent de suivre le parcours du poisson de l’océan à l’assiette. Cet outil permet à leur clientèle (restaurants, établissements scolaires…) de bien identifier les produits de chaque pêche et simplifie aussi les lourdes démarches administratives qui y sont traditionnellement associées, raconte le journal américain.

Lutter contre la pêche illégale

Pour certains grossistes, l’objectif est aussi d’apporter ce service au plus près du consommateur. Un responsable de Red’s Best, un distributeur de Boston, imagine :

« Par exemple, un thon est en train d’être déchargé à l’instant même à Provincetown, dans le Massachussetts, et vous pouvez en acheter une livre [450 gr.], afin qu’elle soit livrée chez vous dès demain. »

L’objectif commercial sert aussi, poursuit ce grossiste, aux pêcheurs locaux et au renouvellement des bancs : suivre ainsi les poissons à la trace permettrait de lutter contre la pêche illégale et massive, qui reste néanmoins alléchante pour les consommateurs, car moins chère.

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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