Des chirurgiens espagnols ont réalisé la première greffe de poumon entièrement robotisée. Ceci grâce à un robot Da Vinci, bien moins douloureux pour le patient.

Un hôpital espagnol a réussi avec succès ce que pourrait être la toute première greffe de poumon entièrement robotisée. Des chirurgiens de l’Hôpital Universitaire Vall d’Hebron à Barcelone ont utilisé un robot à quatre bras baptisé “Da Vinci” pour réaliser cette procédure. Le patient, lui, était un homme de 65 ans prénommé Xavier qui avait besoin d’un nouveau poumon suite à une fibrose pulmonaire, une maladie potentiellement mortelle.

Les transplantations pulmonaires sont normalement hautement invasives : une incision de 30 cm doit être pratiquée dans la poitrine et plusieurs côtes brisées. Cela permet aux chirurgiens d’accéder au poumon du patient et de le remplacer par l’organe sain d’un donneur.

Mais grâce à Da Vinci, les chirurgiens ont pu accéder à la poitrine sans casser le moindre os, via une toute petite incision. Le nouveau poumon a été vidé de son air pour pouvoir être introduit via cette petite incision de seulement 8 cm. Plusieurs autres petites incisions ont été réalisées sur les côtés pour permettre au bras robotisés et aux caméras 3D – donnant aux chirurgiens une vision à 360° à l’intérieur du poumon – de faire leur office.

Les robots Da Vinci ont été conçus par la société américaine Intuitive Surgical en 2000 et sont aujourd’hui utilisés pour traiter des centaines de milliers de patients chaque année. Le système ne réalise pas l’opération en lui-même, mais reproduit les mouvements d’un chirurgien.

Le robot avait été utilisé une seule fois auparavant pour une transplantation pulmonaire, au Cedars-Sinai Hospital de Los Angeles, mais il n’avait servi que partiellement durant la procédure et le poumon avait été introduit dans la poitrine par la méthode traditionnelle.

Ceci grâce à un robot Da Vinci, bien moins douloureux pour le patient

Cette nouvelle méthode est bien moins douloureuse pour le patient et réduit le risque d’infection post-opératoire dans la mesure où la blessure se remet plus facilement.

“Nous sommes convaincus que cette technique améliorera la qualité de vie des patients, réduira la période post-chirurgicale ainsi que la douleur”, déclarait le Dr. Albert Jauregui, directeur du Thoracic Surgery and Lung Transplants Department à l’Hôpital Universitaire Vall d’Hebron.

Et grâce à cette si petite incision, Xavier n’a pu prendre que du paracétamol après l’opération, là où les greffes de poumon nécessitent un traitement post-opération lourd, souvent avec des antidouleurs puissants à base d’opioïdes.

“Depuis le moment où j’ai repris conscience et que je me suis réveillé de l’anesthésie générale, je n’ai ressenti aucune douleur”, déclarait Xavier.

D’autres patients sur la liste d’attente pour une transplantation pulmonaire à Vall d’Hebron pourront désormais bénéficier de cette procédure. Le docteur Jauregui ajoutait espérer que, à l’avenir, cette nouvelle approche devienne le nouveau standard mondial. “Cette opération ne restera pas à Vall d’Hebron, c’est pour cela que nous la montrons au monde entier, parce que si cette procédure fonctionne, et nous sommes convaincus que c’est le cas, alors elle doit être utilisée partout, l’objectif le plus important étant d’aider un maximum de personnes.”

Désormais, l’équipe en charge des transplantations dans l’hôpital travaille à affiner encore la procédure. Les chirurgiens estiment que la première double transplantation pulmonaire réalisée avec cette technique pourrait avoir lieu dans quelques mois seulement.

 

Par Morgan Fromentin,  24Matins.fr

 

 

LA redaction CCM

 

 

 

 

 

 

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