Sciences : De l’alcool et du sucre découverts sur la comète Lovejoy

ESPACE Une équipe de chercheurs de l’Observatoire de Paris a découvert la présence d’alcool et de sucre dans l’atmosphère de la comète Lovejoy…

Les passionnés d’astronomie avaient pu l’admirer à l’œil nu pendant plus d’un mois. Après s’être dévoilée lors de son passage au plus près du Soleil et de la Terre en janvier 2015, la comète Lovejoy livre aujourd’hui quelques-uns de ses secrets. Une équipe internationale, menée par des chercheurs français de l’Observatoire de Paris, vient de mettre au jour la présence d’alcool et de sucre dans la comète. Une découverte détaillée dans une étude à paraître ce jeudi dans la revue Science Advances.

Un télescope de 30 mètres

Grâce au radiotélescope de l’Institut de Radioastronomie millimétrique (IRAM), sorte de parabole géante de 30 mètres de diamètre située dans la Sierra Nevada près de Grenade (Espagne), les chercheurs ont pu sonder à distance l’atmosphère de la comète Lovejoy, qui recèle une multitude de molécules diverses. Ce radiotélescope, équipé de puissants systèmes de détection, a permis aux chercheurs d’identifier vingt et une molécules.

« Parmi les molécules détectées, nous avons pour la première fois découvert la présence d’alcool éthylique (C2H5OH) et de glycolaldéhyde (CH2OHCHO), un sucre, dans la comète », dévoile Nicolas Biver, chercheur au CNRS à l’Observatoire de Paris et coauteur de l’étude. Mais Lovejoy est cependant loin d’être comme une station-service – épicerie interstellaire. « Ce sont des molécules présentes à la base dans les glaces de la comète. A l’approche du soleil, ces glaces se subliment et les molécules qu’elles contiennent sont alors libérées dans l’atmosphère sous forme de gaz », explique-t-il. Le glycoaldéhyde, identifié pour la première fois dans l’atmosphère d’une comète, est « le plus simple des sucres. Rien à voir avec le sucre de table », précise le chercheur.

Les comètes peut-être à l’origine de la vie sur Terre

Découverte en août 2014 par l’astronome amateur australien Terry Lovejoy, la comète du même nom est issue du nuage d’Oort, un réservoir de comètes situé aux confins du système solaire, dans l’une de ses régions les plus froides. Vestiges de la formation du système solaire il y a 4,5 milliards d’années, les comètes sont une source précieuse d’informations, et bien plus encore.

« Il y a 3,8 milliards d’années, la Terre n’avait pas encore d’océans lorsqu’elle a, avec d’autres planètes du système solaire, été bombardée par une pluie de comètes et d’astéroïdes », retrace Nicolas Biver. Composés en grande partie de glaces, ces corps célestes sont considérés par la communauté scientifique comme étant la source de l’eau sur Terre. « Notre découverte met au jour la présence de molécules de plus en plus complexes dans les comètes. En plus d’avoir apporté l’eau sur Terre, elles ont certainement apporté sur notre planète des éléments qui ont facilité l’apparition d’autres molécules, bien plus complexes, comme l’ADN par exemple », indique-t-il.

Les chercheurs, qui ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, pourraient, qui sait, découvrir un jour que les comètes sont à l’origine de la vie sur Terre.

Sources : www.20minutes.fr

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